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Est-ce qu’une véranda chauffée est prise en compte dans le DPE ?

Votre expert en diagnostic immobilier
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Lorsque l’on parle de diagnostic énergétique et de surface habitable en France, la question de la véranda revient très souvent, car cette extension lumineuse, parfois chauffée, parfois non chauffée, se situe à la frontière entre l’extérieur et l’intérieur, ce qui crée un point de confusion chez de nombreux propriétaires. Une véranda peut être un espace de vie à part entière, mais son statut dans le cadre du DPE n’est pas automatique, et dépend directement de paramètres techniques précis liés à l’isolation, au chauffage et à l’intégration thermique dans le volume du logement.

Qu’est-ce que le DPE évalue réellement dans une habitation ?

Le DPE est un outil réglementaire destiné à mesurer la performance énergétique d’un logement, c’est-à-dire sa capacité à consommer moins d’énergie pour maintenir un niveau de confort thermique acceptable, en tenant compte de l’usage chauffage, de l’eau chaude sanitaire, de la climatisation et de la ventilation. Il sert à estimer les dépenses énergétiques théoriques, à déterminer la classe énergétique et à établir un indicateur d’émissions de gaz à effet de serre. Le DPE repose sur un ensemble de calculs qui se basent sur l’enveloppe du bâti, l’épaisseur des isolants, le type de parois, les surfaces vitrées, les caractéristiques des ponts thermiques, le mode de chauffage, et la qualité des systèmes techniques. La notion de surface chauffée est centrale : seules les parties intégrées au volume thermique sont comptabilisées. La véranda, qu’elle soit récente ou plus ancienne, ne peut donc être prise en compte que si elle répond aux normes d’un espace chauffé au même titre que les autres pièces du logement.

Une véranda non chauffée peut-elle être incluse dans le calcul DPE ?

Une véranda non chauffée, c’est-à-dire une structure vitrée qui n’est pas alimentée par un système de chauffage permanent, n’est pas comptabilisée dans l’évaluation énergétique. Cela signifie que même si la véranda est fermée, même si elle est utilisée comme espace de détente ou comme pièce intermédiaire, elle reste considérée comme un espace extérieur du point de vue du diagnostic immobilier. Le DPE ne comptabilise pas les surfaces non chauffées parce que ces zones ne participent pas au volume thermique du bien et ne représentent pas un coût énergétique direct. Leur présence peut néanmoins influencer la déperdition de chaleur, car une véranda non isolée peut servir de tampon thermique, mais elle n’entre pas dans la surface habitable retenue. Par exemple, un particulier qui possède une véranda orientée plein sud peut ressentir un réchauffement passif durant les journées ensoleillées, mais cet apport solaire ne suffit pas à transformer juridiquement cet espace en surface chauffée.

Une véranda chauffée peut-elle être prise en compte dans le DPE ?

Oui, une véranda chauffée peut être prise en compte dans le DPE, mais uniquement si elle répond aux exigences techniques du calcul énergétique. Cela implique que la véranda doit être chauffée de manière continue ou du moins permanentisée, avec un système intégré au reste de l’installation de chauffage, ou équipée d’un dispositif fixe et non occasionnel. Les poêles d’appoint, chauffages d’appoint électriques ou radiateurs mobiles ne suffisent pas pour considérer l’espace comme chauffé au sens réglementaire. De plus, l’isolation de la véranda doit être cohérente avec celle du logement, en particulier au niveau des vitrages, des parois verticales, de la toiture et des jonctions. Une véranda chauffée mais mal isolée, même équipée d’un système de chauffage fixe, risque d’être un point de déperdition majeur, ce qui peut au contraire dégrader le résultat global du DPE. Cela signifie qu’un propriétaire peut gagner en surface habitable mais perdre en efficacité énergétique si le niveau d’isolation n’est pas traité correctement.

Quelles sont les conditions techniques pour qu’une véranda soit comptabilisée comme partie habitable ?

Les références utilisées par les diagnostiqueurs sont strictes : une véranda ne devient surface habitable qu’à partir du moment où elle est isolée et chauffée avec un système permanent. Le double vitrage, l’absence de ponts thermiques, la présence d’un plancher isolé et l’intégration parfaitement étanche au reste du bâti sont des points essentiels pour que la zone soit considérée comme une pièce à part entière dans le volume chauffé. En pratique, les vérandas anciennes, souvent construites dans les années 80 ou 90, sont rarement prises en compte car elles n’étaient pas équipées de vitrages performants. Les modèles plus récents, en aluminium à rupture de pont thermique ou en bois isolé, peuvent plus facilement entrer dans les critères. Le DPE étant un diagnostic normé, il ne peut pas être interprété à la carte. Le diagnostiqueur applique une méthodologie précise, et si l’intégration thermique n’est pas prouvée, la véranda reste exclue de la surface de référence.

Quel impact sur la classe énergétique du logement ?

Le fait d’intégrer une véranda dans le calcul du DPE peut avoir deux effets opposés selon la qualité de l’installation. Une véranda haute performance, bien isolée, exposée sud, apportant des apports solaires passifs et chauffée efficacement peut améliorer le confort global tout en augmentant la surface habitable chauffée. En revanche, une véranda chauffée mais trop énergivore, notamment en cas de vitrages simples, risque d’augmenter la consommation globale et donc de faire baisser la note énergétique. Le DPE est basé sur une modélisation thermique et non sur l’usage ponctuel du chauffage, ce qui signifie que l’ajout d’une surface vitrée importante fragilise les résultats si l’enveloppe thermique n’est pas renforcée. Ce point est essentiel pour les propriétaires souhaitant valoriser leur bien immobilier, car une véranda mal isolée, même chauffée, peut être un handicap au moment de la vente, notamment depuis l’évolution des obligations liées aux classes énergétiques pour la location.

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